C’est en Perse que paraît avoir été mis en place par Cyrus la première organisation postale. Les Romains établir ensuite des relais réservés au transport des dépêches. En France, Charlemagne entreprit le développement des postes officielles uniquement à son service. C’est sous Louis XII que commença l’organisation des postes royales à la disposition du public.

La poste prend son essor avec l’institution des maîtres des courriers en 1630. De très nombreux textes réglementaires interdissent le transport de toutes lettres ou paquets de lettres de quelque nature que ce soit à toute personne en dehors de la poste.

A la fin du 18ème siècle la France compte 1200 relais postaux. Les voies autour de Paris étaient relativement en bon état et les chaises de poste (véhicule léger à deux roues tiré par un cheval) pouvaient accomplir des trajet journaliers d’environ 80 km.

A l’époque le village de Noisy-le Sec ne comportait pas de bureau de poste et ses habitants devaient se rendre à Bondy pour envoyer leurs missives ou recevoir celles qui leur étaient destinées.

Le service des Postes connaît une profonde réorganisation à l’échelle du territoire national au cours de la période révolutionnaire et sous l’Empire.

En 1823, un bureau secondaire est signalé à Noisy. Un facteur était chargé d’acheminer deux fois par jour le courrier qui était déposé à la poste principale de Bondy et de ramener de cette dernière les lettres à destination de la commune.

En 1838 nous avons trace d’un service de distribution de dépêches entre Noisy à Pantin, à pied, 4 fois par jour, 2 le matin, 2 l’après-midi.

Une innovation importante du système postal français a lieu en 1849, il s’agit du premier timbre poste. Dès lors les frais d’envoi incombent à l’expéditeur et non plus au destinataire comme c’était le cas auparavant . Le Cérès le premier timbre français. Cérès est la déesse de l’agriculture et des moissons chez les Romains.

En ce milieu du 19ème siècle on commence à acheminer les plis postaux par le chemin de fer et tout naturellement l’arrivée du train à Noisy entraine l’ouverture d’un premier véritable bureau de poste.

Ce bureau connaît plusieurs emplacements selon Hector Espaullard :

… vers 1850, un véritable bureau fut aménagé à Noisy-le-Sec, d’abord rue du Goulet, ensuite rue Saint Denis puis rue de Pantin (aujourd’hui Paul Vaillant Couturier) à l’angle de la rue Tripier et finalement en 1895, 84 rue de la Forge (actuelle rue Jean Jaurès) à l’angle de la rue Carnot…” Hector Espaullard, Noisy-le-Sec, village heureux, ville martyre.

Lors de travaux d’aménagement du commerce situé à l’angle des rues Carnot et Jean Jaurès, dans les années 1970, on a pu voir réapparaître la mention “Postes et Télégraphe”.

« Le bureau de poste et télégraphe, qui comprend en outre, depuis 1895, une cabine téléphonique, est installée rue de la Forge. Il est ouvert, tous les jours, depuis 7 heures du matin jusqu’à 9 heures du soir. D’après le tableau de service, le bureau ne devant être ouvert que de 8 heures du matin à 7 heures du soir, en hiver, et de 7 heures du matin à 8 heures du soir, en été, la commune paye à la receveuse des postes une indemnité annuelle de 400 francs pour les heures supplémentaires pendant lesquelles le bureau est ouvert.

Le service est assuré par une receveuse et une aide, 5 facteurs et 1 releveur de boites. Il existe, en outre, 1 porteur de dépêches qui est payé par la commune, à raison de 1 200 francs par an. Il est fait 5 levées par jour et 3 distributions. » – Etat des communes à la fin du 19è siècle publié sous les auspices du Conseil Général.

L’hôtel des postes est transféré au n°82 de la même rue. Il y restera jusqu’en 1925.

« Depuis 1914 en effet, le Conseil Municipal avait émis le vœu que le bureau local fut transformé en « bureau d’Etat » ce qui aurait eu pour avantage, outre une amélioration générale du Service, d’enlever à la Commune de nombreuses charges qui lui incombaient. » Hector Espaullard, Noisy-le-Sec, village heureux, ville martyre.

En 1924 l’Administration des Postes se mit d’accord avec la Ville pour la construction d’un Hôtel des Postes, rue de la Forge (Jean Jaurès), au coin de la rue de l’Union dans un terrain légué par M. Eugène Durin .

En attendant que la construction du nouveau bureau puisse être entreprise et achevée, une installation provisoire fut faite aux frais de l’Etat dans un immeuble communal destiné à être prochainement démoli pour le passage de l’avenue de la Victoire (dénommée Georges Clémenceau le 14 février 1930), par délibération du Conseil Municipal en date du 11 décembre 1925.

1927, mise en service de la nouvelle poste. Un service téléphonique de nuit fonctionna en 1929 ; Noisy-le-Sec comptait à cette date 195 abonnés, il en compta 315 au début de l’année 1935.

Guichet de la Poste en 1928

18 avril 1944 : le bombardement provoqua d’importants dégâts qui obligèrent un transfert provisoire des locaux à Paris.

Le 10 mai, le bureau de poste qui s’était provisoirement replié rue de la Bidassoa, au voisinage de la rue Sorbier, s’était installé, provisoirement encore, au n°3 rue Chaalons pour une activité réduite.

Grâce aux dommages de guerre, le bâtiment est reconstruit par M Chevalier architecte communal en lien avec le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.  Les services ne purent reprendre que le 1er mars 1945 dans le local du 100bis rue J Jaurès à l’angle avec la rue de l’Union.

Rapidement ce bâtiment s’avère insuffisant pour un service public de qualité et dès le début des années 1960, la municipalité envisage la construction d’un hôtel des poste moderne. C’est en 1969 que les P.T.T s’installèrent dans les locaux au 6bis de l’avenue Clémenceau.

Un second bureau a été ouvert en juin 1970 au 157 rue de Brément afin de desservir les quartiers du Londeau et de Stephenson qui étaient en pleine expansion à l’époque.

Anne-Marie Winkopp