Pour une justice de proximité, simple, rapide, gratuite et équitable, destinée à régler les litiges de la vie quotidienne, les justices de paix sont créées en 1790.

Les juges de paix avaient pour principale mission de régler les litiges de la vie quotidienne par une démarche conciliatrice  : petites affaires personnelles et mobilières, reconnaissances en paternité, conflits bénins entre particuliers, litiges entre voisins, conflits entre locataires et propriétaires (les propriétaires se plaignant qu’ils n’ont pas reçu leur loyer, les locataires se plaignant de charges trop élevées par exemple), contraventions de simple police, levée ou maintien de scellés (lors des règlements de successions en cas d’héritages).

La loi du 12 avril 1893 rattache toutes les communes du nouveau canton de Noisy-le-Sec au tribunal de paix de Pantin même les communes de Rosny et Villemomble qui étaient auparavant du ressort de la justice de Vincennes. Le conseil municipal obtient, dès le 29 novembre 1901, que certaines audiences se tiennent à Noisy-le-Sec. Après le 14 octobre 1902, le juge de Pantin se rend le samedi de chaque semaine à la mairie de Noisy pour tenir des audiences dans la salle du conseil municipal, la seule de dimension suffisante.

En 1906, l’accroissement incessant de la population et l’apparition de nouveaux besoins occasionnés par l’érection de Noisy en chef-lieu de canton, nécessitent un agrandissement et des remaniements importants du bâtiment de la mairie. Les travaux sont confiés à Charles Barrois architecte.

Cette même année est créée une justice de paix particulière au canton de Noisy. On l’installe avec son greffe dans la mairie même, au rez-de-chaussée de la partie du bâtiment remanié.

Salle d’audience de la justice de paix

La Construction Moderne, 22 juillet 1911

En 1921 l’institution est transférée, dans un local beaucoup plus vaste, au 1 bis rue de la Forge (Jean Jaurès) dans l’ancienne étude du notaire.

C’est à nouveau Charles Barrois, architecte communal, qui est chargé des travaux d’aménagement.

Sur cette photo de la mairie dans les années 1950-60, nous voyons l’escalier d’accès qui a été supprimé.

Le bâtiment sera fortement endommagé lors du bombardement du 18 avril 1944 (ci-dessous).

Il disparait lors de la rénovation urbaine du centre ville dans les années 1970.

Les justices de paix sont supprimées en 1958. Elles sont remplacées par les tribunaux d’instance mais ceci est une autre histoire…

De mars à août 2022, des travaux ont redonné à la façade de la mairie sa splendeur d’antan et les lettres « Justice de Paix » sont à nouveau bien lisibles nous rappelant le passé du monument.

Marie Jo Gladieux

Anne-Marie Winkopp