La laiterie de Verneuil a été fondée en 1888 si on se réfère à la carte de visite de Martin Waldvoggel.

Le grand-père de Martin est arrivé de Suisse où il vivait dans une petite ferme. La famille se composait de 4 garçons et la ferme ne pouvait nourrir tout le monde d’où l’exil en France. Pourquoi la France ? pourquoi Noisy-le-Sec ?

Dans un premier temps le grand-père travaille en Seine-et Marne dans des fermes appartenant à la famille de Rothschild.  A noter qu’il existe toujours une ferme Rothschild “la ferme des 30 arpents”  à Favières près de Melun. Sa spécialité est la fabrication du Brie.

Lorsqu’il ouvre sa laiterie  en 1888 c’est en Seine et Marne qu’il va chercher son lait. Il y a bien à Noisy à cette époque des vaches laitières (dont certaines paissent sur les pentes du fort) mais pas en assez grand nombre pour alimenter toutes les laiteries locales.

A la fin du 19ème siècle, début du 20 ème il existait plusieurs laiteries et fromageries à Noisy-le-Sec. Nous pouvons citer :

–       Ets Belloche, 41 rue Jean Jaurès

–       La Coopérative Laitière Centrale de Paris, 46-50 rue Carnot (plus connu sous le nom Styger père et fils)

Madame D. née Waldvogel , nous a signalé une laiterie en haut de la rue de Merlan (à la hauteur de l’actuelle place du Moulin Fondu) : la laiterie Maran, mais sans doute ne s’agissait-il que d’un dépôt de lait.

On fabriquait alors du fromage, dont du camembert (sic), un peu partout en Seine-Saint-Denis.

 

 

 

source : www.camembert-museum.comL

 

Le nom de laiterie de Verneuil vient sans doute du nom du village de Verneuil l’Etang d’où le lait provenait.

1934 – la famille Waldvogel devant la laiterie

A l’origine le lait collecté était acheminé en voiture à cheval jusqu’à Noisy. Quatre ans plus tard, il arrivait par chemin de fer à la gare, puis était acheminé en carriole à cheval jusqu’au 67 de la rue de Merlan. En effet, dès 1892 plusieurs lignes de chemin de fer relient le village de Verneuil à la capitale.

 

 

en livraison, avant 1930

 

 

 

 

rue Dombasle

 

 

 

Dans les années après guerre, la tournée de collecte du lait dans les fermes se faisait en camion et Jacqueline V. se souvient bien de ce périple qui durait parfois tout un après-midi. Ce qui lui valut quelques remontrances de son père à son retour tardif d’escapade après avoir manqué l’école sans autorisation.

Ce qui marque l’histoire de la laiterie à la fin du 19ème siècle, avec le chemin de fer et la mécanisation, c’est la pasteurisation. La pasteurisation a été mise au point par Emile Duclaux successeur de Pasteur. Il s’agit d’une opération qui consiste à porter les produits alimentaires à haute température et à les refroidir brusquement afin d’en éliminer les germes et d’en améliorer les propriétés de conservation.

La laiterie Waldvogel ne vendait pas que du lait mais aussi de la mousse au chocolat (voir photo 1934) du fromage blanc en faisselle et un fromage qui ressemblait à celui de Fontainebleau (à base de fromage frais et de crème fouettée).

A une période, on élevait un cochon dans la cour et l’on fabriquait pâté et saucisson.

En 1924, les affaires sont florissantes et Martin Waldvogel ouvre une succursale à Rosny-sous-Bois. A ce jour, nous n’en avons pas trouvé trace.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pendant la seconde guerre mondiale, les Noiséens viennent se ravitailler en lait chez Waldvogel grâce aux tickets de rationnement.

carte alimentation en alit 2

 

Les techniques se développent et la laiterie est contrainte de s’endetter pour acquérir une chaine de mise en bouteille de lait capsulé. L’entreprise n’y survivra pas et arrête son exploitation dans les années 1955.