Le 15 février 2013, des ossements ont été mis à jour bld Michelet à l’occasion d’un chantier. Voir ci-dessous, le compte rendu de cette découverte par le service archéologique de Seine Saint Denis. Ces ossements ont été datés du néolithique, une occasion pour nous intéresser à cette période lointaine et méconnue.

Le néolithique s’étend sur une période allant de 5800 à 2500 avant notre ère. Néolithique (nouvelle pierre) en opposition à Paléolithique (ancienne pierre).

C’est une phase de développement technique des sociétés préhistoriques (pierre polie, céramique) correspondant à leur accession à une économie productive (agriculture, élevage) et par la sédentarisation. De prédateurs, les hommes deviennent producteurs et construisent des villages. La culture des céréales remplace peu à peu la cueillette des plantes sauvages.

A titre de comparaison…

La pyramide de Khéops fût érigée aux alentours de 2650 avant notre ère sur le plateau de Gizeh ; L’écriture cunéiforme est un système d’écriture mis au point en Basse Mésopotamie entre 3400 et 3300 avant notre ère ; Babylone était une ville antique de Mésopotamie dont la fondation date de 2300 avant notre ère.

Si un type de gisement caractérise le Néolithique en France, c’est bien la sépulture collective. La sépulture collective est une structure funéraire dans laquelle plusieurs individus ont été inhumés successivement. Au néolithique, alors que l’homme est sédentarisé, apparaissent des « villages » pour les morts, les nécropoles, comme il en existe pour les vivants. Néanmoins, en particulier au néolithique ancien, on trouve aussi des sépultures isolées, souvent à proximité des habitations.

Au fil des quatre millénaires du néolithique, rites et pratiques funéraires évoluent considérablement : sépultures individuelles en pleine terre, dans des coffres en bois ou en pierre, en fosses silos, dans des grottes, mais aussi crémations….

Au néolithique récent (soit entre 3300/2700 avant notre ère.) l’inhumation en sépulture collective s’impose sur l’ensemble du territoire français. C’est de toute la préhistoire, la période qui livre le plus de défunts.

À la fin du Néolithique, les sépultures abritent plusieurs défunts. On compte jusqu’à 500 personnes inhumées dans ces tombes collectives où l’on vient régulièrement ranger les ossements, empiler les crânes, trier les tibias et les cubitus… Ces tombes sont installées dans les dolmens, mais aussi dans des fosses, des grottes, ou encore des chambres creusées dans la craie. Par contre, certaines tombes ne contiennent que peu de sujets, les sujets sont juxtaposés, leur disposition n’est pas aléatoire. De fait, tous les sujets reposent sur la moitié postérieure de la chambre, sur le dallage et à distance régulière. Les dépôts peuvent être uniques ou répétés.

Découverte du squelette d’une femme du Néolithique qui vécut sur le territoire même de notre localité, puisque c’est tout prés de nous, sur le flanc de la colline de Romainville qui regarde la plaine de Noisy-Bobigny que l’on a retrouvé ses restes.

A noter encore qu’en creusant un puisard dans son jardin (angle sud-ouest des rues Saint-Denis  Eugène Durin actuelles), Léon Coutier mit à jour, en 1920, un « fond de cabane » de l’âge de bronze. C’étaient des grès roulés disposés en foyer et calcinés par le feu, des cendres et charbons de bois, des fragments de poterie grossière et des débris d’ossement de petits animaux. Le tout, couvrant un espace circulaire d’environ 1mètre20 de diamètre, reposait sur le tuf argileux blanchâtre, dans le sous-sol de terre grise non remaniée, à 2 mètres au-dessous du sol actuel.

Bien qu’il s’occupât déjà de préhistoire, Léon Coutier, qui devait être plus tard le donateur de la belle collection faisant le fond du musée de la ville de Noisy, négligea de conserver des échantillons ; il n’a donc pu préciser davantage pour nous ses souvenirs.

Le compte rendu de découverte par le Service Archéologique de Seine Saint Denis

 

Françoise Morin