Le premier marché aux comestibles se tenait rue Béthisy. Il fut créé par une délibération du Conseil municipal en date du 7 février 1880.

La ville compte alors 3 500 habitants dont 400 ménages n’ont aucun jardin maraicher.

Le marché est affermé pour une durée de 9 ans à partir de décembre 1880. M. Lepant en devient le premier concessionnaire. Les trottoirs de la rue de Béthisy accueille 30 marchands. Pour leur confort une borne fontaine est installée en mai 1882 dans le mur de l’école maternelle « l’asile » Béthisy située tout près du marché.

En 1891, pour agrandir le marché, le Conseil Municipal vote le percement d’une rue transversale parallèle à la rue Béthisy, ce sera la rue du marché (rue du Centenaire en 1892 et rue Damoiselet en 1908). M. Lepant cède ses terrains en échange d’un bail d’exploitation de 10 ans.

Pas d’installation en dur, mais des abris fixes sont posés en octobre 1892. Pour l’hygiène, une bouche d’eau et des WC sont installés eux ans plus tard.

A la fin du 19ème siècle, une soixantaine de commerçants vendent leurs produits le mercredi et le samedi.

En 1902, pour assurer le maintien et le prospérité du marché, un cahier des charges et des plans sont dressés par Charles Barrois : « une construction pérenne devra être construite en 6 mois avec accès à l’eau et aux toilettes ».

Joseph Cordonnier, qui exploite déjà plusieurs marchés (à Saint-Maurice et à Romainville entre autres) remporte le marché avec un bail de 20 ans à partir du 1er avril 1902 (bail renouvelé jusqu’en 1946) et un acquittement de droit de place de la part des commerçants. une part des droits est restituée à la mairie sous forme de redevance.

La halle de type Baltard est édifiée la place d’une salle de gymnastique et d’une remise de pompes que M. Cordonnier s’engage à construire de l’autre côté de la rue.

De chaque côté de la halle on trouve, une courette, des toilettes et une remise.

Le marché se tient toujours deux fois par semaine. Les emplacements sont clairement délimités pour les commerçants. Certains occupent la halle, d’autres se placent sur le trottoir en face et sur la place qui porte alors le nom de place du Centenaire.

Le marché de Noisy prospère est devient à l’aube de 1912, le plus important de la région.

Le bail signé en 1902 devait expirer le 31 mars 1922. A cette date le bâtiment construit aux frais du concessionnaire devaient, sans indemnité, faire retour à la Ville.

Cependant en 1912 quelques problèmes se posaient pour l’exploitation du marché. Les abords du marché se trouvaient encombrés par nombre de petits marchands, camelots pour la plupart (qui vend des objets de pacotille) et non pas des vendeurs de comestibles, accueillis par le concessionnaire qui en tirait profit à son avantage exclusif sans que la commune en bénéficie et sans que cette dernière ait autorisé un tel négoce.

La tension était grande entre le concessionnaire et la Ville. Une convention fut passée le 29 mai 1914, approuvée le 22 juillet suivant. Le concessionnaire fut autorisé à installer des abris volants sur une partie de la place faisant fce au marché couvert. L’emplacement consacré à la vente de la viande et du poisson devrait être pavé aux frais du concessionnaire qui verse un loyer complémentaire.

C’est durant la Première Guerre, le 1er février 1915, que le marché du lundi est mis en place.

En 1922, l’encombrement de la rue Damoiselet et de ses abords était important. Gros problème pour le stationnement des voitures, rangées dans l’avenue Marceau aux abords de l’école Damas. La Ville demanda au concessionnaire d’utiliser, pour le stationnement des véhicules, un terrain lui appartenant situé de l’autre côté de la halle. En contre partie la municipalité accorda une prolongation de 5 ans, soit jusqu’au 31 mars 1927.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la Deuxième guerre mondiale, le marché connaît des difficultés financières. Le tarif des droits de place n’avait pas changé depuis 1925 . En 1942, le droit de place était à Noisy de 1,25 frs par mètre de façade, soit 2,50 pour deux mètres alors qu’il était de 6,50 à Romainville, 5,30 à Pavillons et 5,50 frs à Bondy. Le Conseil Municipal décide alors le 1er juillet 1946 de mettre en place une régie d’exploitation directe du marché. Ce système d’exploitation durera pendant 40 ans avant de décider en 1983 de déléguer à nouveau la gestion du marché à un concessionnaire.

Intérieur de la halle dans les années 1960

A partir de 1960, dans le cadre de la rénovation du centre ville, les immeubles situés dans les rues adjacentes du marché sont achetés par la ville et destinés à être détruits.

La halle du marché est démontée en 1973, le marché se déplace provisoirement place des Cités Unies (emplacement actuel de la médiathèque).

1973 la démolition

1978, de nouvelles difficultés financières pour le marché qui est exploité en régie depuis 1946. Le prix des places n’a pas été augmenté depuis 10 ans. Le gymnase Damoiselet existe toujours et gêne le fonctionnement du marché. La ville projette la construction d’un salle des sports et la démolition du vieux gymnase.

En 1992, le marché retrouve son emplacement initial avec l’aménagement de la place des Découvertes.

Plus de halle mais 47 commerçants abonnés qui utilisent des structures démontables.

Les employés communaux installent les tables et les tréteaux et assurent le nettoyage des lieux après le marché.

Les barnums sont standardisés et propriété de la ville.

Vue aérienne du marché en 2014

En 2019, il y a environ 90 exposants.

En mai 2019, une nouvelle délégation doit être signée. La mairie a proposé la suppression d’un tiers des volants rue Damoiselet et devant la maison des syndicats pour des raisons de sécurité compte tenu de l’arrivée du T1 et de la réouverture à la circulation de la rue Damoiselet. Une pétition, lancée par les volants, a recueillie environ 400 signatures, le projet semble aujourd’hui abandonné.

A noter en 2010, la création d’un marché biologique qui se tient Place des Découvertes le dimanche matin.

D’autres marchés  ont fonctionné à Noisy-le-Sec :

En 1922, la population noiséenne ayant augmentée, un second marché est ouvert rue de Paris (RN 3), tous les jeudis. Les marchands sont installés le long de la route nationale.

En 1933, lors de l’élargissement de la route, le marché est transféré sur un terrain clos où sont installés des abris fixes pouvant accueillir jusqu’à 150 marchands. Il est détruit au cours du bombardement du 18 avril 1944 et rouvrira en 1953 le jeudi matin et le samedi après-midi.

source : Bondy son chêne et ses racines.

Faute de clientèle ce marché disparait définitivement à la fin des années 1960.

En 1936 un marché voit le jour au Rond Point de Merlan… A la fin de l’année 1958 un autre marché voit le jour rue du Progrès.. Pendant quelques années un marché fonctionne au square Stéphenson…

Aucun ne ces marchés ne résisteront à l’apparition des grandes surfaces.

 

Anne-Marie Winkopp