Un café est un établissement où l’on sert des boissons et des repas légers. Ce type d’établissement est parfois joint à un débit de tabac. Les synonymes varient selon l’ancrage culturel de leur public ou de leur implantation géographique :bar, bistrot, troquet, estaminet, débit de boisson, taverne, brasserie, buvette, café, cabaret, guinguette, assommoir, rade, zinc, comptoir, mastroquet, bouchon, bougnat, buffet, cafétéria, pub, etc.
Le café s’est établi à l’origine au Moyen-Orient, passant de l’Éthiopie à l’Arabie et à l’Égypte, puis à l’ensemble du monde musulman.
Le café arrive en Europe au 17ème siècle. L’histoire des cafés commence en Autriche avec la bataille de Vienne contre les Ottomans. Le premier café ouvre à Vienne en 1640.
L’usage du café se répand à Paris en 1669. Le sultan Mehmed IV, se sentant menacé par les Autrichiens, envoie l’ambassadeur Soliman Agha auprès de Louis XIV. L’élite de la société se presse chez lui découvrant un nouveau breuvage « le café ». Boisson chic et chère, symbolisant la distinction sociale, la noblesse utilise le moka ottoman.
En 1672, un Arménien, nommé Pascal, ouvrit à la foire Saint-Germain une maison de café semblable à celles qu’il avait vues à Constantinople.
D’autres cafés se fondèrent, mais tous ces cafés gardaient leur caractère oriental ; c’étaient des réduits sales et obscurs où l’on fumait, où l’on prenait de la mauvaise bière et du café frelaté et la bonne société ne les fréquentait pas.
En 1702, un Sicilien Fransceco Procopio acheta l’établissement situé en face de la Comédie-Française et qui porta désormais son nom, le Procope.
Il le fit luxueusement décorer et eut bientôt une nombreuse clientèle.
Le nom va rester comme l’emblème du café littéraire par excellence. Voltaire, Diderot, Buffon, Rousseau, Montesquieu,… fréquentent le lieu. Le Procope deviendra un repaire des Jacobins durant la Révolution.
Au début du 19ème siècle, les « minets » de la Restauration s’affichent sur les cafés des grands boulevards. Tout au long du 19ème siècle, ces cafés vont donner le ton et lancer les modes.
La présence de femmes était limitée, on pouvait y trouver la limonadière, la cafetière ou des prostituées. C’est pour cela que plusieurs propriétaires de cafés interdisaient l’entrée aux femmes, en voulant maintenir une bonne réputation.
A Noisy-le-Sec, il s’agit d’une histoire ancienne. Dès 1735, nous trouvons trace de Jean Petit et Jean Cottereau tous deux cabaretiers. En 1770, nous relevons un André Davier et « divers particuliers, vignerons et vendant vin« .
Il faudra attendre la Loi du 17 juillet 1880 pour voir se multiplier les cafés sur notre commune. Les tenanciers sont tenus de se déclarer en mairie. Dès lors nous pouvons suivre avec précision les lieux d’implantation des cafés.
Les implantations
Elles se font le long des grands axes de circulation, rue de Paris, avenue de Rosny mais surtout sur l’axe nord-sud qui traverse la commune : rue du Goulet – rue de la Forge – avenue de Bondy.
Elles sont liées au développement économique des quartiers : Autour de la gare et avenue de Bondy lors de l’implantation de l’usine A.W Faber (1880) ou des ateliers des Chemins de Fer de l’Est (1891).
Sentier de la Chasse et rue de la Dhuys lors de l’urbanisation du quartier de la Renardière (années 1920-1930). 6 juillet 1936, ouverture d’un débit de tabac, rue de la Fontaine Prolongée.
Où encore le long de la Route Stratégique (boulevard de la Boissière), suite au développement du Fort.
En 1900, il existe 4 cafés-bureaux de tabac : rue du Goulet, rue de la Forge, boulevard de la République et au 49 de la rue de Merlan. Source : Etat des Communes à la fin du XIXème siècle.
Des spécificités noiséennes
Durant la première guerre mondiale, 1914 – 1918, Noisy-le-Sec est placée en zone des armées. Les horaires d’ouverture des débits de boisson sont réglementés ainsi que leur accès aux militaires.
27 février 1931
Louis Renault, maire, prend un arrêté municipal interdisant l’installation de nouveaux établissements à moins de 150 m des écoles primaires, collèges ou autres établissements d’instruction publique.
Félix Routhier, élu maire en 1935, supprime la zone prohibée. Aujourd’hui, c’est le Préfet qui détermine les zones d’interdiction.
Souvenirs de quelques cafés noiséens…
3 place Jeanne d’Arc
A l’Arrêt du tramway
Maison Cheron
4 place Jeanne d’Arc
1897, Jollin Louis
1908, Denis Victor, restaurateur, salons pour banquets.
1920, Salons Leroy
1925, Claude Dessertine
1 rue du Goulet (Anatole France)
Avant 1889, Benoit Augustine
Vers 1910, Savoyant Maurice
1928, Noyer Georges. Le café prend pour nom Le Celtique, nom qu’il porte toujours de nos jours.
1960
71 rue du Goulet (Anatole France)
Création en 1886, Jules Hayes – Vers 1900, maison Gamba
96 rue du Goulet (Anatole France)
30 rue de la Forge (Jean Jaurès)
Avant 1889, Henri Cuif (sur la photo ci-dessous) – 1889, Sébastien Fleury – 1896, Edouard Jojot – 1930 Maison Devilliers
62 rue de la Forge (Jean Jaurès)
95 rue de la Forge (Jean Jaurès)
Disparu lors du bombardement du 18 avril 1944.
101 rue de la Forge (Jean Jaurès)
Ancien moulin de la Petite Tour 1519 (démoli en 1920).
Il était accolé au Restaurant de la famille Bonnevalle.
119 rue de la Forge (Jean Jaurès)
1884 – Charles Roussel
1912 – Louis Angelot, « Café Brasserie de la Gare »
puis « Café de la Terrasse »
1 rue de la Gare
1 bld de la République
Le 8 mars 1881, Jean Schmit ouvre un café « dans un baraquement en planches, situé à l’angle de la rue de la Forge (J. Jaurès) et du boulevard de Merlan (République), près du Pont du chemin de fer. »
1907, Victor Schmit succède à son père. Son nom figure sur la devanture d’un grand café, place de la gare.
2 bld de la République
Brasserie et hôtel des Voyageurs
Gravement atteint lors du bombardement du 18 avril 1944, il sera entièrement reconstruit.
7 bld de la République
1 avenue de Bondy (Gallieni)
1911, création, Louis Reynal
8 avenue de Bondy (Gallieni)
51 avenue de Bondy (Gallieni)
1911, création Georges Corcy, le « Gallieni-Hotel »
31 bld de la Boissière
107 rue de Paris (RN3)
1932, Louis Gost, Café des Sports.
sur la photo, la société de pêche de Noisy-le-Sec « Le poisson d’Argent » – le canal de l’Ourcq est tout proche.
119 rue de Paris, (RN3)
1903, Marcel Sirmain. Avant 1922 – Martial Groussat, angle avec la route de Stains, c’est à dire la montée du pont allant vers le canal de l’Ourcq.
1935, Léopold Fillol, A la Civette.
1948, Fillol Maurice suite au décès de son père.
180 rue de Paris (RN3)
1956, « A la Fourchette de Noisy », angle avec l’avenue de Bondy.
45 rue de Brément
Avant 1896, Sylvain Martin
1905, Maison Goustié (photo ci-contre)
1908, maison Delagrange
1924, M. Berthier, après son décès reprise par sa femme en 1934
Démolition 1961.
237 rue de Brément
163 avenue de Rosny
43 rue de Merlan
1894 création Arthur Thievet
1969, le café prend le nom de « L’Ambassade »
1973, Ahmed Boudjani
depuis 2006, Philippe et Djamel Ait
49 rue de Merlan
1901 Célment Sergent
« Charcuterie, Vins, Tabacs »
1969, Maison Demyttenaere
75 rue de Merlan (angle avec avenue Marceau)
47 avenue Victor Hugo
1897, création Louis Martin
« Le café des 3 Ponts »
1 rue Saint Denis
Ouverture avant 1887
1898 Charles Mollard, Hôtel meublé
1902 Louis Oudine « Au Cadran Solaire »
50 rue Saint Denis
Avant 1884, Etienne Beillard – 1906, Léon Jaquemard
1 bld Michelet
avant 1910 Gustave Saujot, à l’angle avec la rue de Brément
1956, François Regottaz,
« Café des Cultivateurs »
Le « Père François » derrière son
Comptoir.
41 bld Michelet
Avant 1900, « Au Petit Bar »
1969, Maison Cusin
82 bld Michelet
107 bld Michelet