Rappelons que dès le 10ème siècle il existe un lieu de culte dédié à Saint-Etienne mais il ne demeure aucune trace de cette première chapelle. Une église, construite au XVIe siècle, est très endommagée au moment de la Révolution française. On rasa l’édifice sous la Restauration en 1816. Il sera remplacé en 1823 par le bâtiment que nous connaissons actuellement( architecte Guénepin). Nicolas Jean-Baptiste Tripier, avocat, Pair de France, est alors maire de Noisy-le-Sec et nous sommes sous le règne de Louis XVIII, roi de France et de Navarre.

La première pierre est bénie le 20 mai 1823 par Hyacinthe Louis Comte de Quelen, archevêque de Paris, Pair de France.






Hyacinthe Louis Comte de Quelen






Elle est posée par Gilbert Joseph Gaspard Comte de Chabrol de Volvic.






L'église au début du 20ème siècle






La date exacte du Centenaire était le 20 mai 1923 mais, cette année là, la date correspondait à la fête de la Pentecôte. Le Cardinal n’était pas libre avant le 10 juin. C’est cette date qui fut retenue pour la célébration. Paul Henri GILLY , curé de St Etienne de 1912 à 1926, nous a laissé un récit très détaillé de cette journée publié dans La Semaine Religieuse, « revue du Culte et des Bonnes Oeuvres, Annales du Bien, distribuée chaque dimanche aux abords des églises du Diocèse ».

« Les messes de 7 heures et de 8 heures, le 10, furent à juste titre dénommées messes de communion /…/ Après la réception de Mgr Chaptal, au porche de l’Eglise, par M. le Curé, selon les rites du Pontifical, la grand’messe commença : elle fut  d’une ravissante exécution. M. notre Maître de Chapelle actuel, M. Reitz, aidé de l’ancien M. Desrues, M. l’organiste, M. Bourgeois et principalement notre cher petit répétiteur et exécuteur Henri Reitz peuvent se féliciter de leur dévouement. /…/ Après la cérémonie du matin, un déjeuner réunissait, chez les Soeurs, à midi, Mgr Chaptal, le clergé, le Conseil curial et quelques intimes.

Maintenant, que dire de la cérémonie du soir ? Nous pouvons sans crainte, je crois, employer le mode dithyrambique, en prose, sans sortir des limites extrêmes de la vérité. /…/ Son Eminence arriva juste à l’heure indiquée (4h 3/4) mais force fut à sa voiture de s’arrêter au milieu de la rue de Châlons tant la foule était dense. Ce ne fut que très lentement, en distribuant des bénédictions et des médailles, que le Cardinal pénétra dans l’église archicomble. Il y fut reçu pontificalement par M. le Curé entouré de tout le clergé ! Après le chant du psaume « Lauda Jerusalem » M. le Curé monta en chaire pour célébrer tous les morts Noiséens qui avaient passé depuis  cent ans dans l’église et surtout  pour fêter les héros de la grande guerre. Il ne put taire les effets salutaires que produisait à Noisy l’union sacrée si bien comprise et si bien entretenue. Son Eminence montant ensuite en chaire pour commenter la fête du Centenaire.  /…/ Le clergé accompagné des drapeaux des combattants et du Souvenir français et des deux délégués de ces sociétés, portant les palmes, se rendit au monument érigé en l’honneur des héros de la grande guerre. /…/

La cérémonie religieuse était terminée mais ce qui ne l’est pas, pour ces coeurs chrétiens, c’est la forte et toute à la fois douce impression qu’elle produisit. C’est le souvenir enchanteur d’une journée inoubliable où Dieu reçut l’hommage qui lui revenait pour toutes les grâces dont Il combla Noisy pendant ces cent ans achevés. »

Un des moments fort de la célébration fut l’apparition d’enfants, vêtus en costume traditionnel, descendants des grandes familles présentes lors de la pose de la première pierre.

Donnons à nouveau la parole à M. le Curé : « Soyez hautement félicités, mes biens chers enfants ! Jean Bisson et Denise Chevrier, Guy Danquechin-Dorval et Geneviève Chevalier, Henri Dinault et Reine Sergent, Olivier Blancheteau et Anne-Marie Sommet, Eugène Eve et Simone Leteissier, Roger Chardy et Lucie Lerebourg, Robert Gantois et Raymonde Nicolas, Raphaël Durin et Madeleine Sergent. Comme la beauté de vos visages si franchement épanouis nous révélait l’innocence de vos âmes ! Comme nous étions tous heureux de vous contempler ! Comme vos bonnes mamans, vos papas, vos amis, tous enfin nous étions fiers de vous, comme vos ancêtres ont dû se réjouir en vous contemplant !. »

Source : Jean Bergé.