En date du 17 août 1922 ma grand-mère, Mme Marcelle Alice Espaullard, née Focqueu,  fait l’acquisition d’un fonds de commerce d’épicerie et vins à emporter, exploité au 23 rue Denfert Rochereau (actuellement rue Henri Barbusse) . Elle était à l’époque sténographe/dactylographe dans une compagnie parisienne, mais il faut dire qu’elle avait vécu une grande partie de son enfance dans une épicerie tenue par ses parents, dont le négoce était la passion, boutique située rue de Pantin (maintenant rue Paul Vaillant Couturier) dans les années 1905/1910.

Elle fait donc l’acquisition de ce fonds de commerce auprès de Mme Anna Angélina Armide Nicolas, épicière, demeurant 23 rue Denfert Rochereau, veuve de Mr Louis Alexis Legrand, décédé le 27 février 1922 et ses deux enfants, Iréné Hippolyte Alexandre Legrand et Iréné Maria Legrand.

[Pour la petite histoire j’ai appris récemment que cette dame Legrand, née Nicolas, faisait partie de la branche Nicolas Hyppolite, famille de Mme Nicole Rivoire, et la fille Iréné Maria Legrand, célibataire, institutrice dans le privé, était restée Noiséenne et décédée en son domicile dans les années 1967/68, maison qui est maintenant devenue la maison des anciens combattants, avenue Gambetta.]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour en revenir à la vente, celle-ci sera effective le 15 novembre 1922 et se compose comme suit :

  1. ELEMENTS INCORPORELS : l’enseigne sous laquelle le dit fonds est exploité, la clientèle et l’achalandage y attachés. Les vendeurs ont fait bail à Mme Espaullard des locaux nécessaires à l’exploitation du fons de commerce dont s’agit
  2. ELEMENTS CORPORELS :
    1. le matériel et les différents objets mobiliers servant à l’exploitation du dit fonds et comprenant : comptoir, une table, casiers, caisse, une vitrine à glissières, planches, moulin à café, moulin à fromage, chantier, porte bouteilles, égouttoir et diverses bouteilles, le tout d’une valeur de 1500 francs
    2. Et les marchandises qui existeront en magasin lors de l’entrée en jouissance et que Mme Espaullard s’oblige à reprendre pour leur valeur le dit jour d’entrée en jouissance, qui en fait se montera à 1500 francs (voir liste jointe)

La clause suivante apparaît dans l’acte de vente :

« De leur côté les vendeurs s’interdisent expressément de créer et faire valoir directement ou indirectement un fonds de commerce de la nature de celui présentement vendu dans un rayon de mille mètres et ce pendant une durée de dix ans de ce jour de l’entrée à peine de tous dommages et intérêts et sans préjudice du droit qu’aurait Mme Espaullard de faire cesser cette contravention ».

Pour des raisons que je ne connais pas (peut être la naissance de ma mère en avril 1924), le fonds de commerce a été revendu le 15 novembre 1924 à :

M. Charles Constant Moutier, bijoutier, et Mme Irénée Marie Louise Angèle Nicaud, son épouse Et M. Louis Henneton, géomètre, et Mme Marthe Léontine Brouha, son épouse

Cette vente a eu lieu moyennant le prix principal de 5000 F. s’appliquant aux éléments incorporels pour 2000 F. et au matériel pour 3000 F.

Quant aux marchandises garnissant le fonds vendu, le montant en a été estimé à 4 536,18 F. et en voici la liste très détaillée.