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L’ancien chemin de la Forge conduisait primitivement de la Place du Carquant, autrement dit du grand Carrouge ou du Carrefour (aujourd’hui Place Jeanne d’Arc) jusqu’en un lieu que l’on disait « es forges ».
Ce lieu se trouvait près des limites de Bondy et de Bobigny, comme le prouve la déclaration ci-après, extraite d’un aveu et dénombrement de terre de Bobigny et ses dépendances : « de Simon et Pierre Dufour, frères, pour cinq arpens de terre ou environ assis es forges, derrière Bondis, tenant d’une part auxdits sieurs et d’autre par à M. Estienne Lallemant, aboutissant audict Lallement ».

Dans tous les lieux (fort nombreux) portant en France le nom de Forges, il y eut autrefois des établissements où l’on travaillait le fer. Dans la basse latinité le mot Forgia signifiait simplement une demeure, une habitation, une maison : ainsi Forges pouvait souvent, dans les anciens titres, ne désigner autre chose que des maisonnettes ou des cabanes. On employa successivement pour ce chemin les dénominations suivantes :

1433 Chemin de la Forge

1500 à 1600 Chemin de la Forge ou chemin par où l’on va de Noisy à Bondis, du Friche David à Bondis, ou encore chemin conduisant de la place du Carouge à Bondis. L’extrémité vers Noisy recevait plus particulièrement le nom de ruelle Biovin. Au XVIIIè siècle, la dénomination de rue ou chemin de la Forge prévalut. Aujourd’hui ce chemin forme : la rue de la Forge, l’avenue de Bondy, la rue Emmanuel Arago. (l’avenue de Bondy est l’actuelle avenue Gallieni 12 juillet 1916). En 1823, l’entrée vers la rue de Brément n’avait encore qu’une largeur de 2 mètres, puis à partir de la ruelle Bethisy, pendant 200 mètres, une largeur de 7 mètres, et le surplus jusqu’à la route de Meaux 4 ou 5 mètres par suite de l’empiètement des riverains. Le Conseil Municipal proposa alors de porter cette largeur uniformément à 7 m 15. C’est seulement en 1835 que fut pavé le premier tronçon de ce chemin, à savoir, à l’extrémité vers le village, entre la rue Béthisy et la rue Bouquet, sur une longueur de 267 mètres et une largeur de 4 mètres. Le chemin fut redressé en 1860-1864 est classé dans la vicinalité départementale. Une souscription volontaire, ouverte en 1860 par les habitants pour encourager l’administration supérieure dans son projet et hâter l’exécution des travaux, avait, en quelques jours, produit la somme totale de 15 190 francs. En 1868, le Conseil exprima le vœu que la route de la Forge fût plantée d’arbres « comme l’est la rue du Goulet » (actuelle rue Anatole France, depuis le 10 juillet 1925). Ce vœu fut exaucé.

C’est la partie sud de l’ancien chemin de la Forge qui reçut le nom de Jean Jaurès, le 10 juillet 1925. Au XIX è siècle, un moulin dit de la Petite Tour s’y élevait à l’emplacement de l’actuel numéro 95. En 1913, la municipalité acheta l’immeuble Lisle appartenant aux héritiers Pottier sis au numéro 1bis, dans le but d’y installer la justice de paix, le commissariat de police, la remise des pompes, la bibliothèque, des salles de réunion.Pendant la première guerre mondiale, il fut transformé en hôpital militaire qui contint jusqu’à 120 lits.  C’est actuellement le siège de la Galerie.


© Textes : Espaullard & Winkopp