L’enfance :

Georges NICOLAS est né le 31 mai 1896 au 9 rue Bethléem à Noisy-le-Sec. Ses parents Henri Louis NICOLAS, et Léonide Delphine DINAULT sont des maraichers. Il est l’ainé de 2 garçons.

Les études et le travail :

Il va à l’école primaire de Noisy, puis suit des cours de comptabilité chez Pigier à Paris. Le 22 octobre 1910, il est engagé comme « commis aux écritures » aux établissements Krieger, fabricant de meubles, et décorateur d’intérieur, 74 Faubourg Saint Antoine à Paris. Il a 14 ans. 
Il sera nommé comptable 3 ans plus tard.

La mobilisation et les classes :

Il est appelé sous les drapeaux, le 9 avril 1915, à l’âge de 18 ans et 10 mois. A l’époque, la majorité légale était à 21 ans.

Il est incorporé au 117eme régiment d’infanterie au Mans. Il y suit une formation de fusilier mitrailleur.

 

14 juillet 1915, la chambrée

Les premiers combats :

Le 27 mars 1916 , il est versé au 101 RI et dirigé sur Verdun. Après 7 mois de combat , le régiment (3 300 hommes), décimé est dissous et Georges est muté au 303 RI (13ème compagnie), le 2 octobre 1916. Il combat encore 12 mois.

Le 12 septembre 1917, il est cité à l’ordre du régiment : «soldat modèle, s’est particulièrement distingué pendant les journées de combat du 20 au 25 aout 1917,a donné à ses plus jeunes camarades assistant au feu pour la première fois, le plus bel exemple de courage et de bravoure » Il reçoit à cette occasion, la croix de guerre avec une étoile d’argent.

Les blessures :

15 jours après sa citation, le 27 septembre 1917, il est blessé dans le secteur de Montdidier (Somme).

Le rapport médical fait état de :

  1. plaie borgne au tiers inférieur du bras gauche, 
projectile logé dans le canal médullaire, et fissure longitudinale. Curettage et suture
  2. plaie borgne face antéro externe, moitié extérieure du bras gauche, extraction de projectile
  3. plaie contuse du cuir chevelu, ablation du projectile
  4. ablation de la partie droite du lobe du nez. Reconstitution sur un drain
  5. rupture traumatique du tympan gauche

La convalescence :

Il sera soigné 56 jours au sein de l’Hôpital d’Orientation et d’Evacuation (HOE), ambulance7/2, stationnée au Mont Frenet, près de Suippes dans la Marne.

Georges bénéficiera ensuite d’une permission de 30 jours, (prolongée de 20 jours supplémentaires, le 16 novembre 1917), qu’il reviendra passer à Noisy-le-Sec.

 

Le retour au front :

A l’issue de sa permission, il passe devant la Commission de Vincennes , qui le juge apte au service armé. Il repartira au combat le 8 janvier 1918.

Les combats de la Marne :

Il combattra alors 3 mois dans les secteurs de la Meuse (Autrecourt, Ligny en Barrois) et de la Marne (Vitry le François, Sainte Menehould).

Son régiment , encore une fois décimé, il est versé au 147ème d’infanterie ,et positionné sur l’aile Est de Verdun, du 17 mars au 14 mai 1918.

Journal de marche du 147 RI :

« Le 14 mai le régiment est relevé et transporté par train dans la région de Lahyecourt ou il cantonne jusqu’au 26 mai
Le 26 mai ,départ précipité pour Coincy où il débarque le 27 au soir . Le 28 , il se porte au Bois d’Arcy pour arrêter l’ennemi qui à franchi la Vesle et l’Aisne. Jeté dans les circonstances les plus difficiles, au milieu d’un combat inégal, le régiment donne comme toujours, les plus belles preuves de dévouement, d’endurance et de sacrifice »

La disparition :

Puis, à partir du 28 mai , plus aucune nouvelle de Georges. L’arrêt soudain de la correspondance régulière de leur fils, alarme les parents de Georges. Plus encore, le retour de la dernière lettre de sa mère, portant la mention « retour à l’envoyeur. Le destinataire n’a pu être atteint », panique ses parents. Les parents de Georges écrivent à l’un des camarades noiséen du régiment de Georges : C Berges.

Celui ci leur répond de l’hôpital militaire d’Orléans où il est soigné, que Georges est vraisemblablement prisonnier des Allemands.

 

L’annonce de sa mort :

Un mois passe, mais le 1er juillet 1918, le maire de Noisy (Georges Gay) , reçoit la confirmation officielle du décès de Georges , tué à l’ennemi le 29 mai 1918,à Arcy Sainte Restitue.

Le corps de Georges ne sera retrouvé qu’en 1920, par l’abbé Paquis ,curé de Loupeignes, délégué officiel aux exhumations .

Il sera mis à la disposition de la famille, qui le fera enterrer au cimetière militaire de Loupeignes, avec ses frères d’arme.

La médaille militaire :

Le 27 janvier 1921, la médaille militaire sera décernée à Georges, à titre posthume.

La citation qui l’accompagne , indique:

« Très bon soldat, plein d’énergie, de sang froid, et de décision, remarquable par son entrain sans égal. Tué glorieusement à son poste de combat, à Arcy Sainte Restitue (Aisne), le 29 mai 1918. Une blessure antérieure.
Croix de guerre avec une étoile d’argent ».

Les circonstances de sa mort :

Mon grand père apprendra en 1938, et par le plus grand des hasards, les circonstances de la mort de son frère.

Georges et le déjà nommé Berges, avaient été désignés pour une mission de reconnaissance nocturne, entre les lignes.

Touché par un projectile allemand, Berges était tombé et Georges en le relevant, pour l’aider à regagner la tranchée française, avait reçue une balle pleine tête, qui l’avait tué sur le coup.

 

Christophe Nicolas