I . Présentation du livre d’or

Dès 1914, la qualité de « Mort pour la France » est attribuée aux civils et aux soldats victimes de la Première Guerre mondiale ; ainsi, tout au long du conflit, le ministère de la Guerre tient à jour un registre de tous les soldats honorés de cette mention qui répondait à des critères précis : seules les personnes décédées entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919, morts sur le champ de bataille ou à cause de dommages directement imputables au conflit, étaient susceptibles de la recevoir.

La mention a été étendue aux décès « des suites d’accidents survenus en service ou à l’occasion du service », dans le texte de loi du 28 février 1922.

Pour les soldats morts de « Maladie contracté au service » ou autre, la mention doit être demandée par la famille. Certaines familles ne l’ont pas demandée.

C’est en 1922 que les régiments sont chargés d’établir des fiches individuelles pour constituer un fichier qui servira de base au paiement des pensions.

Par la loi du 25 octobre 1919, parue au journal officiel en 1922 « relative à la commémoration et à la glorification des morts la France au cours de la Grande guerre », l’État lance le projet d’un Livre d’or comprenant les noms de tous ces héros anonymes, qui serait déposé au Panthéon. Le ministère des Pensions, nouvellement créé, est chargé d’établir, à partir du fichier existant, la liste des Morts pour la France de chaque commune ; il l’adresse en 1929 aux maires qui la contrôlent et l’amendent. Des correspondances témoignent souvent de ces échanges entre les deux parties. Toutefois, les décalages entre les noms figurant sur les monuments aux morts et ceux des Livres d’or proviennent du fait que la liste du ministère est établie en 1929 alors que les monuments aux morts ont presque tous été érigés entre 1920 et 1925. En 1935, la présentation matérielle du futur Livre d’or est fixée : 120 volumes devaient être imprimés en plusieurs exemplaires, dont un serait déposé au Panthéon. Les contraintes budgétaires, puis le début de la Seconde Guerre mondiale, mirent fin au projet, en laissant subsister la documentation préparatoire.

Sur le livre d’or préparé par le ministère des pensions, qui deviendra le ministère des anciens combattants, il est tenu compte du dernier domicile du soldat. La correspondance échangée entre les communes pour l’attribution des morts dans leur commune concerne des soldats qui venaient de déménager… Il y a des accords de radiations et de rajouts. Ne peuvent figurer dans le livre d’or d’une commune que les personnes qui y sont nées et celles dont c’est le dernier domicile connu.

Le livre d’or de Noisy comporte 29 pages.

page 1

 

page 29

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2. Différences : monument aux morts /Livre d’or.

Le monument aux morts de la commune comporte 505 noms dont peut-être un doublon : Scherrer A (voir ci-après).

Le livre d’or comporte 415 noms : 95 noms ne sont pas repris sur le livre d’or par exemple :

  • Parisy Eugène André mort de tuberculose en 1920 de maladie contractée au service. Mort en 1920 donc n’obtient pas la mention « mort pour la France »
  • 1 soldat Delonville Henri Louis né le 12/09/1872 à Paris 3ème n’est pas sur le livre d’or car il n’est pas « mort pour la France » il est décédé de mort subite à la gare de Stain.

6 noms figurant sur le livre d’or ne sont pas inscrits sur le monument aux mort :

  • 4 sont morts de maladie contractée pendant le service.
  • 1 est mort dans l’accident de train de St Michel de Maurienne (déraillement d’un train de permissionnaires)
  • 1 Sdilon Rene il s’agit d’une erreur sur sa fiche de décès (mélange de son adresse dans la seine et Marne et l’adresse de ses parents à Noisy le Sec).

19 sont radiés du livre d’or et ne figurent pas sur le monument aux morts.

3. Statistiques :

Nombre de soldats morts par années :

  • Morts en 1914 : 118
  • Morts en 1915 : 101
  • Morts en 1916  :   87
  • Morts en 1917   :   35
  • Morts en 1918   :   63
  • Morts en 1919   :   10

La journée la plus meurtrière de la guerre le 22/08/1914 pendant la bataille des frontières

21 000 morts sur le front dont 15 Noiséens.

4. Trois premiers morts de la commune

1er Gallwa Enest Edmond : Engagé volontaire pur cinq ans de 1909 à 1914.

Décédé de dysentrie à Touarit Maroc le 15/08/1914

2ème et 3ème :

Didier Paul Né le 13/09/1888 à Gruey Les Surances Vosges il a été recruté à Epinal Vosges, décédé le 20/08/1914 à la bataille de Lorraine

Margat Marcel Né le 16/01/1891 à Bondy Seine, employé de chemin de fer, habitait 7 rue des Carrouges. Il était au 117 éme régiment d’infanterie, décédé le 20/08/1914 à Marville dans la Meuse.

5. Aviateur

  • Raudin Emile appartenant 238 ème groupe d’aviation escadrille 238. Il est mort d’une maladie contractée au service. Il habitait 17 Avenue de Strasbourg Noisy le Sec. Apparemment il était mécanicien.
  • Rafflin Francois Marie Pierre non inscrit sur le livre d’or né à Chalons sur Marne déclaré décédé à Reims tué en combat aérien Mitrailleur

6. Doublon Scherrer A.

Sur le monument aux mort il y a deux Scherer A

Sur le livre d’or il n’y a qu’un seul Scherrer Antoine né le 18/05/1896 à Belfort.

La famille s’appelle bien Scherrer avec deux R mais sur certains documents le nom Scherrer apparaît avec un seul R.

Sur le site d’archive « Mémoire des Hommes » aucun autre Scherrer avec un ou deux r ne correspondent. Il est vrai que je ne sais pas pourquoi certains noms figurent sur le monument aux morts.

Sur le recensement de la commune en 1909 page 40 on trouve bien la famille Sherrer habitant au 113 rue de la Forge.

Le père Joseph mécanicien né à Belfort en 1860.

La mère Jeanne sans profession née à Oberdorf dans le Haut Rhin en 1858.

Le fils Jean Représentant de commerce né à Cardiff Angleterre en 1884

Le fils Albert Comptable né à Alexandrie Egypte en 1887.

Le fils Antoine Gréffier né à Belfort en 1895.

Sur le livre d’or figure Antoine.

Les autres fils Jean et Albert ne sont pas morts à la guerre et ont été démobilisés en 1919.

D’autre part

Sur les listes électorales de 1914, il y a un Sherer Alphonse cheminot célibataire né à Thouars le 29/12/1874. Il sera mobilisé dans l’armée territoriale et ne sera pas mort à la guerre.

 

Annick Lefebvre