Noisy-le-Sec avant l’arrivée du rail :

Un village de moins de 2000 habitants constitué essentiellement de familles d’agriculteurs et de maraichers. Les autres activités économiques sont les plâtrières et les champignonnières. La vie s’organise autour de quatre pôles :

– la place du Carquant (Jeanne d’Arc)

– la rue de la Forge (Jean Jaurès)

– la rue Saint-Denis

– la rue de Brément

Le bourg de Merlan est séparé du village par des champs.

Noisy en 1810

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L’arrivée du rail :

Les cultivateurs noiséens sont dans un premier temps hostiles à l’arrivée du train, les voies étant cause d’une gêne pour rejoindre leurs champs. Il y eut des expropriations « pour cause d’utilité publique ». Très vite les avantages du chemin de fer apparaissent :

  • acheminer plus rapidement leurs produits sur les marchés parisiens.
  • l’arrivée des Parisiens qui viennent chercher la campagne et le grand air. La migration dominicale des Parisiens se transforme peu à peu en émigration définitive.

La proximité de la gare valorise le prix des terrains.

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Panneau publicitaire à la gare : « Ventes et Achats de toutes Propriétés. Terrains par petits lots toutes facilités. Pavillons à vendre ou à louer. »

« Désir de la bourgeoisie parisienne de posséder une résidence secondaire, lieu de villégiature ou de repos dominical. Construits en pierre meulière, ces pavillons, dont les dimensions et la qualité des matériaux varient en fonction des revenus du propriétaire, se situent souvent en retrait avec un jardinet en façade ».

Source : Fenêtre sur toit, petite histoire des pavillons de Noisy-le-Sec 1840-1940.

 

1885, nouveau développement de l’emprise ferroviaire qui entraine des travaux gigantesques. La municipalité cède 75 ha à la Compagnie de l’Est.

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Noisy compte désormais 4 823 habitants. La ville se développe en direction de la gare, c’est le début de la périurbanisation.

Pour loger ces nouveaux arrivants, la municipalité ouvre de nouvelles voies de communication qui  entrainent une modification du tissu urbain. L’urbanisation s’étend en direction de l’est vers le bourg de Merlan. Le boulevard de Merlan percé en 1878, prend le nom de boulevard de la République en 1888.

au fond on aperçoit la passerelle de la gare.

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En 1888, ouverture de la rue Carnot et du boulevard Gambetta, pour permettre la construction de nouveaux logements.

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En 1903, le boulevard Michelet voit le jour.

L’urbanisation se déplace au-delà de la voie ferrée.

Création de l’avenue de Bondy (Gallieni) ; c’est la naissance du quartier du Petit Noisy.

A côté des fermes et des maisons rurales du village ancien se développe un habitat pavillonnaire bourgeois, dans un premier temps, puis plus populaire.

1900, la courbe de population ne fait que croître : 10 000 habitants. Les nouveaux habitants sont notamment des hommes à la recherche d’emploi et devenus cheminots. Le quartier de la gare continue de se développer. Les commerces s’installent en bonne place.

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Il faut loger une nouvelle catégorie d’habitants : les cheminots

« Au cours de cette période, de nombreux ouvriers parisiens, qui vivaient souvent dans des logements insalubres dans la capitale, viennent travailler à Noisy en tant que cheminots et y trouvent à se loger de façon plus confortable. »[1]

[1] Histoire du chemin de fer à Noisy-le-Sec, du milieu du XIXème siècle à nos jours, Ville de Noisy-le-Sec, page 13

« Dès 1853, la Compagnie des Chemins de Fer de l’Est accorde de nombreux avantages à son personnel. Diverses allocations leur étaient versées : résidence et charge de famille nombreuse ; des contributions à l’habillement , aux dépenses scolaires, au chauffage et au logement étaient aussi octroyées. »[2]

[2] Le chemin de fer et les cheminots à Bondy, Bondy son Chêne et ses Racines, décembre 2012, page 46

Le cheminot doit vivre à proximité de son lieu de travail afin d’être en mesure de le rejoindre rapidement.

Des initiatives privées

Georges Charles Burger, cheminot alsacien crée en 1880 la mutuelle La Fraternelle, reconnue d’utilité publique. En plus d’apporter une aide en matière de retraite et de maladie, elle donne la possibilité à ses sociétaires de faire construire une maison à bon marché. De 1903 à 1923, à Noisy l’association achète des terrains pour les revendre en lots aux cheminots.

avenue Burger

avenue Burger

Création des sociétés d’HLM :

1924 – Société coopérative Noiséenne d’Habitation à bon marché

1928 – Le Foyer Noiséen

1929 – La Sablière. L’origine du nom de la société d’HLM provient de la programmation d’un immeuble rue de La Sablière à Courbevoie. Cette voie menait à une carrière de sable.

Les pavillons ouvriers, habités essentiellement par des employés du Chemin de Fer, présentent des caractéristiques similaires. « A première vue, ces maisons semblent identiques : plan type avec un jardinet sur le devant et un jardin arrière, en briques et souvent jumelles » Fenêtre sur toit, petite histoire des pavillons de Noisy-le-Sec 1840-1940, Ville de Noisy-le-Sec, page 24.

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1928, la Loi Loucheur. Habitat pavillonnaire populaire. Rue Lavoisier (architecte Hector Espaullard – photo 2017 Jean Marqueteau)

Parallèlement des activités s’implantent.

Le chemin de fer diminue le coût de transport des matières premières.

Quelques exemples…  En 1881, l’usine A.W. Faber, au 53 avenue de Bondy (Gallieni).

« Je tiens toujours Noisy pour l’endroit le plus avantageux que ce soit pour le transport des marchandises ou des personnes, de leur résidence à l’usine. En effet, en une journée il y a la possibilité de faire 24 allers-retours pour un temps de trajet de 20 minutes.” (relevé de fin de mois A.W. Faber à Stein, octobre 1880, DF du 05 au 0084)

1908 – installation d’une usine d’aluminium, future Fonderies et Aciéries Paris Seine. L’usine de la Madeleine, entreprise Henin, Marret et Bonnin, sera rachetée en 1956 par le Comptoir Lyon-Alemand, Louyot, CLAL.

Le chemin de fer permettant le transport des matières premières lourdes favorise l’installation d’usines métallurgiques. En 1913, la Bonneville achète des terrains dans la plaine des Groux.

L’embranchement ferroviaire est une voie ferrée reliant directement l’usine au réseau des grandes compagnies ferroviaires permettant ainsi l’acheminement des matières premières et des produits finis (fabrication de tubes) aux portes des usines et parfois à l’intérieur même de l’atelier

18 avril 1944

Le jour où Noisy-le-Sec a failli disparaître. Titre emprunté à la plaquette réalisée par les élèves de l’école Pierre Brossolette, en 2014, à l’occasion du 70ème anniversaire du bombardement.

Noeud ferroviaire majeur en région parisienne, Noisy-le-Sec est un objectif militaire stratégique pour les forces alliées.

4000 bombes, 464 morts et 370 blessés, 1000 immeubles détruits et 1500 endommagés. La population chute de environ 23 600 habitants avant guerre à environ 16 000 habitants en 1945.

1945, le projet de reconstruction de la ville est mis au point par le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU). Parallèlement se dressent les premiers baraquements provisoires.

Noisy-le-Sec accueille le siège provisoire de la Fédération nationale des sinistrés qui a pour secrétaire général Henri Quatremaire, élu maie en 1945.

Septembre 1945, une cité expérimentale de maisons individuelles est créée dans le quartier de  Merlan. 56 maisons, prototypes françaises et étrangères, mettent au banc d’essai des procédés totalement nouveaux.

maison Airoh, Grande Bretagne

maison Airoh, Grande Bretagne

Immeubles collectifs d’expérience près de la gare. L’îlot 18 en pierre prétaillée affiche un parti pris moderne.

La reconstruction d’Etat cède progressivement le pas à une politique de développement urbain. Celle-ci est mise en œuvre par le biais des organismes de logements sociaux

Cité jardin du Londeau et Cité des Bergeries (1951) par le Foyer Noiséen.

Cité de la Pierre Feuillère et des Trois Bonnets par l’office public d’HLM de la Seine (1958).

La Sablière

La SA La Sablière existe depuis 1929. En 1949, les différentes sociétés de crédit immoblier se trouvent réunies au sein de la Société Immobilière des Chemins de fer français (SICF). La SNCF, gère cette société incluant La Sablière, est la filiale dédiée à la Région Parisienne.

Patrimoine « Noisy Lorraine », situé avenue Alsace Lorraine : 68 logements construits en 1949

Patrimoine « Noisy Gare », situé rue Marc Sangnier : 69 logements construits en 1954

Patrimoine « Noisy Les Barbeaux », situé avenue Alsace Lorraine : 32 logements construits en 1958

Patrimoine « Noisy Gallieni », situé avenue Gallieni : 46 logements construits en 1966

Patrimoine « Noisy RN 3 », situé rue René Clément et rue Jean Renoir : 397 logements construits en 1969 – à l’emplacement de l’atelier de peinture de la SNCF.

Patrimoine « Noisy Vaillant Couturier », situé avenue Paul Vaillant Couturier : 21 logements construits en 2014

Patrimoine « Noisy-le-Sec », situé rue du Docteur Charcot : 40 logements construits en 1967 (patrimoine Novedis acquis par La Sablière en 2012)

Le secteur industriel s’est recomposé, concentré autour de la gare de Noisy et de son triage qui desservent une quinzaine d’entreprises dont “La Bonneville” devenue Vallourec, Les Forges Fonderies et Aciéries de Paris, la Générale Automobile Parisienne, la société Deraëve, le Comptoir Lyon Alemand.. (Ville de Noisy-le-Sec, Voyage en autrefois, une histoire du rail à Noisy-le-Sec , page 10)

1973, les travaux de construction de l’autoroute achèvent de structurer le paysage noiséen.

2014 / 40 000 habitants. Sur les 504 hectares de la commune 100 sont occupés par le chemin de fer.

2018, réaménagement du pôle gare.

Intermodalité : La gare est desservie par les lignes 105, 143 et 545 du réseau de bus RATP.
La gare de Noisy-le-Sec qui accueille actuellement 25 000 voyageurs par jour a vu sa fréquentation augmenter depuis l’arrivée du terminus du tram T1. Pour le STIF le projet de transformation de cette gare est destiné à faciliter les correspondances, améliorer le fonctionnement du réseau de bus, optimiser l’insertion de la gare dans le paysage urbain, offrir un stationnement pour les différents usages et améliorer la sécurité du site. Financée par le STIF, la ville de Noisy-le-Sec, l’Etablissement Public Territorial Est-Ensemble, la Région Ile-de-France et l’Etat, les études en vue de cette modernisation sont évaluées à 550 000€.