Alexandre, Marie, Victor, Pottier, né le 1er février 1829 à Compiègne, notaire de profession, fit construire par l’architecte Charles Barrois une maison moderne  avec tout le confort que l’on pouvait souhaiter à cette époque (eau courante, chauffage centrale, électricité, jardin d’agrément, dont l’entrée se situe alors au 4 rue Saint-Denis. Il vécut à cette adresse de 1882 à 1898, date de son installation à Paris.

 

 

 

L’entrée au 4 rue Saint-Denis

 

 

 

« A l’origine, la propriété était composée de trois bâtiments : un pour l’étude de notaire, un à usage d’habitation et un bâtiment pour les écuries et remises, soit au total une superficie de 3500m2. De style Renaissance, construit en brique de Bourgogne et en pierre appelée banc de franc de Palotte, le pavillon d’habitation était très moderne pour son époque puisqu’il alliait confort, hygiène et élégance », Fenêtre sur toit, petite histoire des pavillons de Noisy-le-Sec 1840-1940., ville de Noisy-le-Sec.

 

 

 

 

Le projet de Charles Louis Barrois

 

 

 

Le bâtiment disposait déjà à la fin du XIXe siècle d’une salle de bain, de canalisations d’eau chaude et d’eau froide, d’évacuations, de chauffage, ventilation et éclairage dans toutes les pièces. Il disposait même d’appareils servant à produire de l’électricité installés au sous-sol (moteur, dynamo et accumulateurs). Ses dimensions (il comportait un sous-sol, un rez-de-chaussée et deux étages), la complexité de son plan, la richesse de ses décors, les matériaux utilisés témoignent également du statut social du propriétaire.

Maître Charles Emile Chevillard, succède à Maître Pottier et est notaire de 1898 à 1904. Les Noiséens de l’époque n’hésitent pas à attribuer à la maison le titre de « Château ».

Puis la propriété reste vacante jusqu’à son acquisition par la ville en 1913 qui a l’intention d’y installer un certain nombre de services.  La guerre de 1914-1918 en décide autrement et l’immeuble sert d’hôpital militaire tout d’abord communal, puis d’hôpital d’évacuation reconnu par les autorités militaires du fait de l’importance de la gare de triage de Noisy-le-Sec.

 

Après la guerre, l’immeuble abrite la Justice de Paix (1921, antérieurement installée à la mairie depuis 1906) et les services fiscaux mais également la bibliothèque et même le musée local consacré en grande partie à la préhistoire (1933).

Sur le terrain attenant à la maison fut construit par la ville des bains douches municipaux, offrant ainsi à la population Noiséenne les moyens d’une hygiène à moindre frais comparativement aux bains douches déjà existant sur la commune. Dans ce laps de temps le parc attenant à la maison fût aménagé et devint le square Joffre à l’entrée duquel trônait la statue (la Ville), qui actuellement se trouve sur la place du Maréchal Foch ( face à l’entrée de la Mairie), puis un parking qui pris le nom de « place des Cités Unies » ou avait lieu le marché au comestible.

 

 

 

14 juillet début des années 30, séance de guignol dans le square Joffre

 

 

 

Le bâtiment n’est pas touché directement par le bombardement du 18 avril 1944, il va servir pour reloger une partie des services municipaux (ceux de la voirie). La bibliothèque s’y réinstalle après la guerre ainsi que le conservatoire de musique (jusqu’en 1987).

A l’ouverture de la médiathèque en 1998, la bibliothèque est réhabilitée en Galerie d’Art Contemporain.

 

 

La Galerie Centre d’art contemporain

 

 

sources :

– Archives municipales et Archives Départementales

– Fenêtre sur toit, petite histoire des pavillons de Noisy-le-Sec 1840-1940., ville de Noisy-le-Sec.

– L’Architecture usuelle, 1929, supplément n°10

– Noisy-le-Sec, village heureux – Ville martyre, Hector Espaullard (tome 1 + tapuscrit)