Marie-Augustine Budor est née le 3 octobre 1819 au 68 rue Saint-Denis à Noisy-le-Sec. Les Budor sont une vieille famille du village dont on trouve trace dès les années 1600.

Ses parents, Jean-Pierre Budor et Marie-Rosalie Blancheteau, sont tous deux cultivateurs et de familles aisées qui prennent une part active dans la vie du village.

Son enfance est partagée entre les visites à l’église en compagnie de sa mère, et les travaux aux champs. Son père est expert dans l’art de tailler la vigne et d’entretenir framboisiers et groseilliers.

Elle va l’école de M et Mme Trouet. Lui enseigne aux garçons et elle aux filles. L’enseignement est donné dans deux salles à usage de classe de la petite maison, propriété des Trouet. Celle-ci est accolée à l’église puisqu’il incombe à l’instituteur de remonter l’horloge du village et de chanter lors des offices.

Sur cette photo de l’église Saint-Etienne prise dans les années 1900, on peut situer la maison de la famille Trouet.

Au premier plan à droite, on aperçoit un pignon et les enfants devant.

Marie-Augustine est bonne élève. Elle sait lire couramment et connaît les quatre opérations ainsi que la règle de trois. Elle bénéficie d’un prix d’encouragement remis par M le Maire François Thénard Dumousseau lors de la première distribution des prix offerts par la municipalité. Elle obtient le brevet du deuxième degré.

1833, Marie-Augustine a quatorze ans. Elle ne retourne plus en classe et aide dans l’exploitation familiale.

23 avril 1838, elle épouse Louis-Antoine Blancheteau qui habitait rue de Bethleem. La noce respecte les traditions. Le cochon a été tué et la basse-cour mise a contribution ainsi que les vignobles des deux familles.

Une basse-cour à Noisy-le-Sec dans les années 1900.

Le couple  s’installe rue de Parisy avec des terres reçues en dot.

1838, la municipalité décide la construction d’une école de deux classes, l’une pour les garçons, l’autre pour les filles, qui deviendra par la suite l’école Cottereau.

1841, la nouvelle institutrice Melle Thibaut décide de ne plus enseigner pour raisons de santé.

1842, le Conseil Municipal décide d’admettre « Dame Marie-Augustine Budor femme Blancheteau en qualité d’institutrice définitive des jeunes filles de la Commune ». Elle avait obtenu, entre-temps, le brevet d’enseignement.

1869, sa fille Marie-Eugénie après avoir dirigé la salle d’Asile (école maternelle) devient maitresse adjointe communale.

1872, Marie-Augustine prend sa retraite et se retire dans sa maison du 7 rue Parisy.

1903, elle meurt à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, à son domicile rue Tripier (la rue a changé de nom). Elle est enterrée à l’ancien cimetière.

D’après Marc Villin et Pierre Lesage, La galerie des maîtres d’école et des instituteurs, 1820-1845 – chapitre II une institutrice communale en  1840 (disponible à la médiathèque de Noisy-le-Sec)