Ici se trouvait un petit étang alimenté par les eaux du ruisseau du Goulet qui descendait des hauteurs de Romainville. C’est là que s’établit la villa gallo-romaine, Nucetum[1], qui a donné son nom à notre ville.

Au fil du temps, le lieu connaît plusieurs dénominations : au 13ème siècle place du Carrouge (carrefour), au 16ème place du Carquant (lieu de justice) et sous la Révolution, place Publique. Elle prend son nom définitif le 10 mai 1849, lors de la construction d’une fontaine surmontée d’une statue de Jeanne d’Arc[2] bergère. Bien que ne fournissant pas une eau potable, la fontaine correspondait à un réel besoin de la population.

A la veille de la première guerre mondiale, en 1910, la bergère fait place à une Jeanne guerrière.

Cœur du village, la place est le témoin de moments marquants de la vie de notre ville : édification de la première mairie en 1846[3] ; érection, en 1848, d’un arbre de la Liberté, peuplier orné de rubans tricolores, planté en signe d’espérance, à la suite du renversement du roi Louis-Philippe et à la proclamation de la deuxième République.

En 1869, une guérite d’octroi (impôt sur les marchandises) y est installée avec l’intention, à terme, de remplacer la fontaine. Mécontents, les Noiséens brûlent la guérite lors d’une émeute.

Lors du bombardement du 18 avril 1944, la place Jeanne d’Arc devient le point stratégique de l’évacuation des blessés et accueille les corps des victimes dans la salle du restaurant de M. Dessertine (restaurant aujourd’hui disparu et situé approximativement en lieu et place de l’actuel audioprothésiste).

En 1956, la statue est repeinte et dorée puis, en 1962, la fontaine, qui lui servait de piédestal, est démolie. La statue, sur un nouveau socle, connaît des emplacements différents au fur et à mesure des aménagements et agrandissements du lieu.

La place, lieu de vie animée, est encore aujourd’hui bordée de commerces et demeure le carrefour des artères principales de la ville. Les Noiséens aiment à s’y retrouver sous le regard de Jeanne

[1] Lieu planté de noyers, d’où le nom de Noisy.

[2] Jeanne d’Arc (1412-1431), combat les Anglais pendant la Guerre de 100 ans.

[3] Auparavant, les réunions du conseil municipal se tenaient au domicile du maire.

 

Complément d’enquête… origine de la statue de Jeanne d’Arc.

Selon Hector Espaullard, dans une communication faite à la Commission du Vieux Paris le 15 mai 1902, le plan de l’architecte Lequeux pour la fontaine publique, comportait un piédestal devant recevoir une statue quelconque. A cette époque l’institution de la garde nationale était dans toute sa splendeur et les capitaines étaient admis à la table royale. Henri Espaullard, capitaine et sans doute adjoint au maire, appris que la princesse d’Orléans, fille de Louis Philippe, était l’auteur d’une statue de Jeanne d’Arc. Il proposa d’acquérir une copie de la statue de la princesse…

 

 

 

 

 

 

 

En 1910, la guerre de 1870 hante tous les esprits. A Noisy-le-Sec, comme partout en France, on rêve de reprendre l’Alsace-Lorraine à coup de canon. Jeanne d’Arc, lorraine, devient l’héroïne du patriotisme pour avoir libéré la France des Anglais.

C’est à cette date que la municipalité décide de substituer à la Jeanne bergère, la Jeanne guerrière. La statue de Marie d’Orléans est remplacée par celle du sculpteur Adolphe Roberton (1853-1899).

Il s’agit d’une statue en fonte représentant Jeanne d’Arc en armure, une épée dans son fourreau, son casque à ses pieds. Elle tient dans sa main droite un étendard ; sa main gauche est posée sur sa poitrine.

L’œuvre de Roberton a été diffusée par la fonderie Durenne, installée à Sommevoire (Haute-Marne) et a fait l’objet d’une production importante même après la mort du sculpteur.

 

 

Ci-dessous

1962 mise en place de la statue.

source Archives Municipales