Nous trouvons trace des lieux-dits « Pierre-Feuillère » et « Trois-Bonnets » dès le  XV ème siècle. Ils  correspondent à des terres pendant longtemps très peu habitées.


Hector Espaullard nous précise « il est possible que cette dénomination soit tirée de quelque souvenir populaire, mais je crois plutôt qu’elle signifie canton des trois bonnettes, c’est-à-dire des trois petites bonnes, bonne étant l’ancienne orthographe de borne ».Ces terres ont été délimitées par les rues de Merlan, des Murets et une rue à ouvrir…. qui devait être la rue des Trois Bonnets (voir ci-dessous l’avis du 1er Juin 1884 par lequel le Maire de la Commune de Noisy-le-Sec (Charles Abel Bonnevalle) informe le public que dans sa séance du 12 Mai 1883, le Conseil Municipal a voté l’ouverture de la rue des Trois Bonnets entre les rues de Brément et des Murets.


La rue des Trois Bonnets est devenue la rue Parmentier, la rue des Murets devenue la rue Denfert-Rochereau.

On peut voir sur le plan daté de 1943 et du Plan Parcellaire des terrains à acquérir par l’Office Public d’Habitations du Département de la Seine pour la création d’une Cité Jardins que figurent dans la nature des parcelles :

– terre, jardin, jardin et sols,

avec les noms des propriétaires, souvent connus :

– BLANCHETEAU, COUSIN, COCHU, DURIN, ESPAULLARD

Sur le plan daté du 26 mai 1952, on retrouve un certain nombre de propriétaires inchangés, le plan suivant de 1959 nous montre la construction de la Cité Jardins.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Que s’est-il passé ?
Dans le livret « Histoire des Quartiers », on nous dit que « fortement touchée par la Seconde Guerre mondiale, la ville a été particulièrement active dans l’effort de reconsruction des années 1950 à 1960 avec la réalisation de grands ensembles dans les quartiers Sud de la ville et le secteur centre-ville Mairie ».

L’historien de l’architecture, Benoît Pouvreau nous dit « les ministres communistes de la reconstruction et de l’Urbanisme, François Billoux et Charles Tillon qui succèdent à Raoul Dautry (le 1er ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme qui  appartient à une famille cheminote) accordent à leur tour une attention particulière à la reconstruction de Noisy-le-Sec. Malgré cette sollicitude, renforcée par la proximité de Paris et le statut de la Cité Expérimentale de Merlan, véritable salon d’exposition permanente et laboratoire du MRU, la reconstruction de Noisy-le-Sec se fait aussi lentement qu’ailleurs.Pour pallier ces retards, la construction prend le pas sur la reconstruction. En témoignent, par exemple, la cité jardin du Londeau du Foyer Noiséen, livrée en 1951 ou plus tardivement, la Cité « La Pierre-Feuillère – Les Trois Bonnets » de l’Office Public d’Habitation à bon marché de la Seine, achevée en 1957-1958. »

Dans le Bulletin Officiel n° 6 d’avril 1956, extrait d’un article de M. LEFEVRE, maire-adjoint, chargé du logement « nous continuons à harceler d’Office départemental pour obtenir l’attribution du plus grand nombre possible de logements dans le groupe Pierre-Feuillère / Trois Bonnets » ; le même M. LEFEVRE, dans le bulletin municipal n° 9 de janvier/février/mars 1957 « l’Office départemental continue les affactations dans son groupe de 660 logements « La Pierre-Feuillère / Les Trois Bonnets  205 logements sont actuellement occupés dont 33 par des Noiséens. Cette proportion est insuffisante et ne correspond pas à celle qui serait nécessaire pour atteindre en fin de compte les 136 logements que l’Office nous a laissé espérer », toujours le même dans le bulletin municipal officiel n° 11 de novembre 1957 « d’autre part, certains pensent que la construction de 660 logements aux lieuxdits « La Pierre-Feuillère » et les « Trois Bonnets » résoudrait la crise s’ils étaient réservés à des Noiséens. Ils oublient seulement que ce projet est réalisé par l’Office départemental au profit des prioritaires de l’ensemble du département qui lui ont donné leur inscription. »

En 1958, sont livrés les 662 logements de la Pierre-Feuillère / Les Trois Bonnets. Cette cité de l’Office Public d’HLM de la Seine est conçue par les Architectes D.P.L.G. :
-Henri Bodecher (1895 / 1965)
– Robert Genermont
– Julien Heulot
– Yves Thibault

Françoise Morin