Jacques Thommeret est né à Champsegré en 1754. Prêtre catholique, il fut vicaire à Placé et à Alexain, en Mayenne, pendant douze ans. Au moment de la Révolution, il est curé de Noisy-le-Sec et il prête serment à la Constitution civile du clergé conformément au décret de l’Assemblée Nationale de 1791.
Il est officier municipal dans la première municipalité noiséenne présidé par Pierre Marcel Cottereau. Il a 36 ans.
Très aimé de ses ouailles, il ne cache pas, même dans les auberges et les maisons de jeux qu’il ne dédaigne pas de fréquenter, ses opinions girondines. Ceci lui vaut une première arrestation le 3 pluviôse an II(21février 1794) mais la municipalité le fait libérer le lendemain même.
« Nous, maire, officiers municipaux, agent national et notables composant le conseil général de la commune de Noisy-le-Sec, district de Franciade, département de paris, certifions que depuis dix ans que le citoyen Jacques Thommeret habite notre commune en qualité de curé, il s’y est toujours conduit en excellent citoyen ; que depuis le début de la Révolution, il n’a cessé de donner des preuves du plus pur patriotisme. »
Le 14 Floréal (3 mai 1794), un employé au bureau de surveillance de la mairie de Paris, l’entend à nouveau déplorer hautement l’arrestation des députés girondins par la Convention Nationale :
« Étant à Noisy-le-Sec, le 10 juillet dernier, pour mettre à exécution un mandat d’amener, décerné contre un citoyen de l’endroit, nous entrâmes dans une auberge, afin d’attendre l’endroit propice à notre opération. Là nous trouvâmes le nommé Thomeray, curé de l’endroit, à table avec plusieurs citoyens… Il parloit des affaires et surtout contre le 31 mai… Il parloit contre les Jacobins… il peignait Marat et Robespierre comme des cannibales… »
Fort de son innocence, Thommeret se constitue prisonnier. Ayant demandé à être mis en jugement, on écouta longuement ses dénonciateurs, mais sur sept témoins à décharge, on a soin de n’en entendre qu’un, qui était à peu près incapable de s’expliquer, étant incapable de parler. Lorsque les autres témoins demandèrent à être entendus, on leur répondit par des menaces. Thommeret réclama la parole et demanda à lire ses pièces de défense : « Tais-toi, scélérat, lui dit Dumas, qui présidait le tribunal, tu es un prêtre. », quoiqu’il eût prêté le serment de la Constitution civile. Qualifié par l’accusateur public du Tribunal révolutionnaire Fouquier-Tinville, d’« ennemi de la République », Jacques Thommeret fut déclaré coupable le 22 messidor an II (10 juillet 1794). Il a 39 ans.
« Jacques Thommeret écoute de sang-froid son arrêt de mort, et porte sur l’échafaud, le même jour, ce calme qui n’appartient qu’à l’homme de bien. » source : Annales de la religion ou Mémoires pour servir à l’histoire de l’Eglise de France sur la fin du XVIIIè s, t 1, 1795.
1 commentaire
Bellote says:
Fév 15, 2012
A quand une rétrospective des évènements qui ont marqué Noisy le Sec au cours de la Révolution ?