Un Noiséen nous ouvre sa magnifique collection de famille…

En préambule de notre exposition « Noisy d’Hier », nous avions souligné l’importance  du support « carte postale » à une époque, le début du 20ème siècle,  où elle représentait un moyen de communication de masse.

Ainsi, pendant la première guerre mondiale, il fallait veiller au moral des troupes et à celui de l’arrière. La carte-postale patriotique jouait un rôle important. Mais sous la surveillance étroite de la censure.  En mars 1915, le Ministère de la Guerre interdisait de publier toutes « cartes postales renfermant des scènes ou légendes de nature à avoir une fâcheuse influence sur l’esprit de l’armée ou de la population. »

La carte postale était un lien important entre les familles et les poilus. De nombreuses séries de cartes furent imprimées sur les thèmes de la patrie, de la victoire, de la revanche… et des moqueries envers l’ennemi allemand. Les mises en scène étaient théâtrales : monstre à casque à pointe, alsacienne attachée au poteau de torture, … On opposait à la barbarie allemande, la générosité française.

« Le premier principe de la propagande est que l’armée française est meilleure que l’armée allemande. Et que l’ennemi est inconscient de s’attaquer à nous.

Son second principe est que la guerre n’est pas meurtrière ou plus exactement n’est meurtrière que pour l’ennemi. Il était de règle de considérer les pertes de l’adversaire comme très supérieures aux nôtres. Il suffisait pour tranquilliser le peuple d’affirmer « pertes minimes », peu importantes », donc mamans dormez tranquilles.

Son troisième principe est que les mots ne signifient pas la même chose suivant qu’il s’agit des amis ou des ennemis. Lorsque nous prenons deux lignes de tranchées c’est un succès puisque nous avons avancé mais si l’ennemi prend deux lignes de tranchées c’est un échec puisque il n’a pas percé.

Le quatrième principe est que l’ennemi est capable de toutes les turpitudes et qu’il a tous les vices alors que la vertu règne dans nos rangs. La propagande poussée à l’extrême conduit au bourrage de crâne.

Un autre objectif de la propagande alliée est de rassurer les pays étrangers, encore neutre, et en s’adressant à leurs opinions publiques, de les obliger d’une manière ou d’une autre à se prononcer pour le bon camp et même à s’engager dans la lutte. »

Source : « La grande guerre 1914-1918 » par Jean Galtier-Boissière, Édition 1966