Source Wikipedia. Carte antérieure à 1918

En 1835, on construisit le premier fort de Cuisy  : « il consistait en une vaste esplanade, entourée de fossés avec talus et murs de revêtements en pierres sèches, au centre de laquelle s’élevait une caserne. On pénétrait dans l’intérieur des retranchements, du côté sud, par le tronçon restant du chemin du Gué, coupé par l’exécution de ce travail. »

Quelques années plus tard, on y accola de nouveaux retranchements, beaucoup plus importants, contenant de vastes casernes. Les premiers bâtiments sont d’ailleurs quelquefois désigné sous l’appellation de « Vieux Fort ». La loi du 5 août 1850 attribua le fort à Romainville, ramenant ainsi la superficie de Noisy de 502 à 448 hectares. (Source : Mairie de Noisy-Le-Sec)

L’ensemble des fortifications autour de Paris édifié vers 1840 à l’initiative du gouvernement de Louis-Philippe et surtout de Thiers (1871), Président du conseil au moment de la décision a laissé des traces importantes. La France, alors isolée par une crise diplomatique importante au sujet de la question d’Orient, décide dans l’urgence de construire une enceinte fortifiée et des forts.

Nous avons encore aujourd’hui sous les yeux de nouveaux renseignements sur le bombardement du mont d’Avron ; tous s’accordent à dire que l’intensité de notre tir a forcé les Français à quitter en grande hâte cette importante position. Seules les pièces de canon furent rapidement mises en sûreté. (…) Le 27, le mont d’Avron, puissamment armé, ainsi que les forts qui se trouvent en arrière, ont été bombardés par 76 fortes pièces de siège prussiennes. (…) Les localités de Merlan, Bondy et Noisy-Le-Sec, dont on a commencé le bombardement hier, en même temps qu’était abandonné le plateau d’Avron, se trouvent situées au nord du plateau d’Avron et elles servaient à masquer les avancées des forts d’Aubervilliers. Le Petit Journal – 1871 (Source : Bnf, Gallica)

Chaque fort possède une série de batteries annexes, le fort protégeant les batteries et les forts se protégeant entre eux en croisant leurs feux.

Les cercles correspondent à la portée maximale des canons et donc de la possibilité de croiser leurs feux pour se protéger.


En 1873, les enfants des écoles aux Portes de Paris, partent à pieds, en séance découverte au Fort de Noisy…

Nous voici au cimetière de Bagnolet. Est-ce tout ? Non. Le camarade qui suit nos mouvements et tient note de notre trajet sort un deuxième pli : ordre au peloton n°5 de se rendre chemin de Béthisy, à Noisy-Le-Sec. En route pour Béthisy. Là nouveau pli, nouvelle destination : les glacis du fort. Au bout de deux heures environ, notre tâche est accomplie. La distance parcourue est à vol d’oiseau de 6200 mètres environ : en réalité grâce aux détours, elle atteint près de 9 km. C’est gentil pour les jambes de 12 ou 14 ans. Le Petit Journal – 1871 (Source : Bnf, Gallica)


De l’enceinte parisienne, il ne reste presque rien. Les forts extérieurs subsistent, eux, presque en totalité et marquent le paysage urbain.


Les pentes et plaines des forts ont toujours été un haut lieu de promenade et de repos bucolique.

Ils ont, au cours des différents guerres connues des périodes d’occupation « ennemie ».

 

Ainsi, durant l’occupation, le Fort voisin dit de Romainville, situé aux Lilas (à ne pas confondre avec le Fort de Noisy,situé en partie sur la commune de Romainville) servit de camp de détention Nazi. Cet épisode, relativement méconnu du grand public, est cependant significatif. En effet, 3800 femmes et 3100 hommes y furent internés avant d’être déportés, 209 prisonniers passés par le Fort furent fusillés pendant l’Occupation. Ce rôle du Fort comme camp de détention administrative est confirmé par le  décret du MBF du 30 décembre 1941 qui réorganise le dispositif des camps d’internement allemands. Le rôle du Fort en tant que lieu de transit vers les camps d’extermination nazis est renforcé par la proximité des gares du Nord et de l’Est, de Pantin, et de Bercy, dans un rapport de liaison avec le camp de Compiègne. (Lire le mémoire de Thomas Fontaine « le Fort de Romainville, un camp allemand en France, sur le site de la Fondation de la Résistance).



Comme la plupart, encore sous responsabilité militaire, le fort de Noisy-Le-Sec abrite aujourd’hui la Direction générale de la sécurité extérieure. Son site est aujourd’hui préservé de l’urbanisation qui l’entoure : un ilot de verdure comprenant des mares et des prairies paturées par des chevaux et des chèvres. Il y existe un biotope abritant une très forte population d’amphibiens protégés appelés Crapauds calamites (Bufo calamita).